Kezako mundi 72
Novembre 2023
32 pages
5,90 € TTC
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Vous avez sans doute déjà entendu des personnes dire à quelqu’un d’autre : « T’as pris, un peu, non ? Tu devrais faire attention à ce que tu manges. » ; « Tu devrais prendre un peu soin de toi. » ; ou encore « Franchement, c’est affreux ces poils, tu devrais te raser. »
Ça vous parle ?
Mais au fait, pourquoi se permet-on de faire de telles remarques ? En quoi pointer un élément de l’apparence d’une personne peut-il être d’un quelconque bénéfice ? Dans le meilleur des cas, la personne n’en fait pas cas, est parfaitement bien dans sa peau, elle hausse les épaules et passe à autre chose. Mais dans le pire des cas, soit vous mettez le doigt sur l’une de ses souffrances, soit vous faites germer en elle la petite graine d’un complexe.
Et d’ailleurs, qui a un jour décidé que le beau était nécessairement mince, imberbe, lisse… ? Parce que, outre nos propres préjugés, notre propre perception du « beau », la société elle-même a ancré des injonctions : avoir une taille de guêpe, être musclé, s’épiler, montrer son corps sans tomber dans la vulgarité… À la longue ces injonctions, qui ont d’ailleurs mené à poser des canons de beauté inatteignables (ou par une toute petite minorité), font pression sur nous, voire nous rendent un peu dingues. On vous dit « Lâchez-vous ! Détendez-vous, profitez de la vie. » et dans le même temps, on vous enjoint de rester sur vos gardes, de guetter la moindre arrivée d’un bouton ou du moindre kilo jugé superflu. Eh, les gars, faudrait peut-être arrêter de nous prendre pour des jambons, c’est quoi alors la « bonne chose à faire » ?
Et justement, contrairement à ce que les injonctions sociales tendent à nous faire croire, il n’y a pas qu’un modèle valable, ni une seule façon de s’aimer, d’aimer son corps, de se l’approprier et d’en faire son allié, mais autant qu’il y a de corps et de personnes qui les habitent.