Kezako mundi 56

Nous chérissons tous notre liberté. Nous la revendiquons d’ailleurs souvent avec force au moment de l’adolescence. Nous souhaitons alors faire nos propres choix pour notre avenir, nous affranchir des décisions de nos parents. Et même avant l’adolescence, dès la prime enfance, nous rageons de ne pouvoir faire ce que nous voulons quand cela nous plaît. Quel enfant n’a jamais voulu outrepasser la consigne donnée par ses parents : « Ne saute pas dans cette flaque, voyons, tu vas être trempé », « Va faire tes devoirs, tu joueras après », « Allez hop, va te laver les dents ». Dès petit, on sent bien qu’il va être difficile d’acquérir cette liberté qui nous semble à la fois inaccessible et à portée de main. On se dit même qu’une fois adulte, enfin, nous pourrons faire ce que nous voulons, agir à notre guise. Et on se rendra vite compte à quel point cette conviction n’est qu’une illusion. 

En effet, même arrivé à l’âge adulte, notre liberté ne peut être complète pour la bonne et simple raison que nous ne vivons pas seul, livré à nous-même. Nous évoluons aux côtés de nos amis, notre famille, un-e compagne-on, des collègues, des supérieurs hiérarchiques, des voisins… Et eux aussi ont des droits et libertés. Comment ainsi les exercer sans nuire à autrui ?